Troubles anxieux chez l'enfant:
Les neurosciences nous ont permis de voir que les troubles anxieux "impliquent un dysfonctionnement des parties du système limbique et de l'hippocampe qui régulent les émotions et la réponse à la peur. Les études sur les facteurs héréditaires mettent en évidence le rôle des facteurs génétiques et environnementaux. Aucun gène spécifique n'a été identifié; de nombreuses variantes génétiques sont probablement impliquées."
Les études montrent aussi que l'anxiété des parents génère de l'anxiété chez leurs enfants. La peur et l'anxiété sont contagieuse.
La "phobie scolaire", ou refus scolaire, est l'un des troubles anxieux les plus répandus. Elle est souvent associée à des angoisses de séparation ou une anxiété sociale.
L'anxiété chez l'enfant va souvent prendre la forme de troubles somatiques réels (maux de ventre, maux de tête ou nausées).
Pour soulager les troubles anxieux chez l'enfant, on utilise des thérapies basées sur l'exposition progressive à la cause de leur anxiété. Parallèlement, on éduque l'enfant à des techniques de relaxation et on l'aide à réfléchir à ses pensées automatiques. Ce travail va permettre de désensibiliser l'enfant, de réduire son anxiété et d'adapter son comportement.
Le trouble de stress aigu et le trouble de stress post-traumatique
Suite à un évènement brutal, inattendu et souvent incompréhensible, l'enfant comme l'adulte peut développer des troubles dits de stress post-traumatique.
Chez les jeunes enfants, la cause la plus fréquente de troubles de stress post-traumatiques est la violence domestique. L'enfant étant particulièrement sensible, il peut développer ce type de troubles sans être la victime directe de la violence. Le seul fait d'être témoin d'un évènement peut entraîner des symptômes.
On peut soupçonner un trouble de stress post-traumatique lorsqu'un enfant donne l'impression d'être déconnecté de son environnement, s'il fait des cauchemars et/ou s'il présente un changement de comportement inhabituel (agressivité ou repli).
D'autres symptômes sont significatifs: une surexcitation, des réactions de sursaut, une difficulté à se détendre et/ou à se de concentrer, des perturbations du sommeil, des réactions de détresse ou de panique devant certaines situations.
Troubles de l'humeur chez l'enfant
"Un trouble de l’humeur est diagnostiqué lorsque la tristesse ou l’exaltation est excessivement intense, s’accompagne de certains autres symptômes typiques et altère la capacité à fonctionner physiquement, socialement et au travail.
La dépression inclut un sentiment de tristesse (ou, chez l’enfant et l’adolescent, d’irritabilité) et/ou une perte d’intérêt pour les activités. Dans la dépression majeure, ces symptômes durent au moins deux semaines et interfèrent avec le fonctionnement normal de la personne ou entraînent une détresse considérable. Les symptômes peuvent survenir à la suite d’une perte récente ou d’autres événements tristes, mais ils sont disproportionnés par rapport à l’événement et persistent au-delà d’une période raisonnable. Le trouble disruptif avec dysrégulation de l’humeur implique une irritabilité persistante et des épisodes fréquents de comportement incontrôlable.
Les enfants atteints d’un trouble disruptif avec dysrégulation de l’humeur présentent des accès de colère fréquents et violents, et se montrent irritables et énervés entre ces accès de colère.
Chez les adolescents atteints de dépression, une association entre la psychothérapie et les antidépresseurs est normalement ce qu’il y a de plus efficace, mais pour les plus jeunes enfants, on essaie d’abord la psychothérapie seule.
La dépression survient chez jusqu’à 2 % des enfants et chez 5 % des adolescents.
Les enfants atteints d’un trouble dépressif majeur présentent un épisode de dépression qui dure au moins deux semaines.
Les enfants ressentent souvent des sentiments de profonde tristesse ou d’irritabilité, de dévalorisation et de culpabilité. Ils perdent de l’intérêt pour les activités qui habituellement leur procurent du plaisir, tels que le sport, la télévision, les jeux vidéo ou les jeux entre amis. Ils peuvent professer un ennui profond. Beaucoup de ces enfants se plaignent également de problèmes physiques, comme des maux d’estomac ou des céphalées.
L’appétit peut augmenter ou diminuer, entraînant souvent des variations de poids significatives. Les enfants en pleine croissance peuvent ne pas prendre autant de poids que prévu.
Le sommeil est en général perturbé. Les enfants peuvent souffrir d’insomnie, dormir excessivement ou être perturbés par des cauchemars fréquents.
Les enfants déprimés manquent souvent d’énergie ou sont physiquement inactifs. Cependant, surtout chez les plus jeunes, la dépression est parfois masquée par des symptômes apparemment contradictoires tels que l’hyperactivité et un comportement agressif. Ces enfants peuvent sembler plus irritables que tristes.
Les symptômes perturbent les capacités de pensée et de concentration ; il en résulte une baisse fréquente des résultats scolaires. Ils peuvent perdre leurs amis. Les enfants peuvent avoir des pensées et fantasmes suicidaires, voire faire des tentatives de suicide.
Même sans traitement, les enfants atteints de trouble dépressif majeur peuvent aller mieux en 6 à 12 mois. Néanmoins, le trouble récidive souvent, particulièrement si le premier épisode était sévère ou est survenu lorsque l’enfant était jeune.
Trouble de dérèglement de l’humeur perturbateur
La plupart du temps, les enfants atteints d’un trouble disruptif avec dysrégulation de l’humeur sont irritables pendant une longue période, et leur comportement est fréquemment hors de contrôle. Ils ont des accès de colère fréquents et violents qui sont bien plus intenses et longs que la situation ne le justifie. Pendant ces accès de colère, ils peuvent détruire la propriété d’autrui ou lui faire mal. Entre ces accès de colère, les enfants se montrent irritables ou énervés la majorité du temps et presque tous les jours. Ce trouble débute généralement entre l’âge de 6 et 10 ans.